ARCHITECT

ATELIERS JEAN NOUVEL

PROJECT

LOUVRE ABU DHABI 2017

Le musée et la mer 


Tous les climats aiment les exceptions. Plus chaudes quand il fait froid. Plus fraîches sous les tropiques. Les hommes résistent mal aux chocs thermiques. Les œuvres d’art aussi. Le Louvre Abou Dabi a été influencé par des constatations aussi élémentaires. Il veut créer un monde accueillant, associant dans la sérénité les lumières et les ombres, les reflets et les calmes. Il veut appartenir à un pays, à son histoire, à sa géographie sans en être la traduction plate, le pléonasme qui signifie l’ennui et la convention. Il voudrait exacerber la fascination des rencontres rares. 


Il est inhabituel de trouver dans la mer un archipel construit. Il n’est pas fréquent qu’il soit protégé par un parasol qui crée une pluie de lumières.


Il n’est pas évident qu’il soit possible d’y accoster en bateau, de trouver des pontons pour y accéder à pied depuis la côte, que l’on puisse y être accueilli comme un visiteur désiré pour visiter des collections uniques, pour s’attarder dans des librairies tentatrices ou pour y déguster les thés, cafés et mets de la gastronomie locale. 


C’est un lieu calme et complexe. Un contraste parmi une série de musées qui cultivent leurs différences et leurs authenticités.


C’est un projet basé sur un signe majeur de l’architecture arabe : la coupole. Mais ici la coupole est une proposition moderne par le décalage qu’elle affiche avec la tradition. 


Double coupole de 180 mètres de diamètre, plate, géométrie radiante parfaite, perforée dans une matière tissée plus aléatoire, créant une ombre ponctuée d’éclats de soleil. La coupole luit sous le soleil d’Abou Dhabi. La nuit, le paysage protégé est une oasis de lumière sous un dôme constellé. 


Le Louvre Abou Dabi devient ainsi le but d’une promenade urbaine, jardin sur la côte, havre de fraîcheur, abri de lumière le jour et le soir, son esthétique se veut en accord avec sa fonction de sanctuaire des œuvres d’art les plus précieuses.

source: Jean Nouvel